Dîner avec les Galbraith. Il faut avouer que d'habitude je n'apprécie pas vraiment quand mes parents invitent des couples d'amis à la maison. Mais avec eux c'était différent, surtout grâce à leur fils, Nils. Parce que pendant que les adultes parlent d'économie, de politique ou d'autres choses qui sont loin de m'intéresser, avec Nils on s'amuse. On a notre jeu, stupide certes, mais qui fait passer le temps nettement plus vite. Les défis. C'est assez simple en faite, celui de nous deux qui imagine le défi le plus irréalisable de la soirée remporte la partie. Et parfois ça va assez loin. Je me rappelle par exemple lorsque j'avais du faire exprès de renverser un verre de vin rouge sur les genoux, et donc la belle robe, de madame Galbraith. Mes parents m'avaient hurlé dessus et m'en avaient voulu pendant des jours. Mais au moins, j'avais réussi, j'avais gagné ! Ce soir n'avait pas échappé à la règle et nous nous étions lancé des défis tous aussi stupides les uns que les autres. Le problème c'est que nous avions tellement l'habitude qu'aucun de nous ne semblait vouloir baisser les bras. Après le dessert, j'avais demandé à mes parents si nous pouvions quitter de table Nils et moi. Ils avaient hésité, parce que Amber n'était pas là ce soir, et qu'ils ne voulaient pas que je me retrouve seule dans ma chambre avec lui. Comme si on allait faire quelque chose, tiens ! Et monsieur Galbraith avait alors suggérer que nous allions prendre l'air. Après avoir promis que je restais joignable grâce à mon portable, nous sortions enfin de la maison. Il ne fallut que quelques minutes pour rejoindre le parc, presque totalement désert à cette heure tardive. Je marchais tranquillement et silencieusement près de Nils, jusqu'à ce qu'une idée me vienne à l'esprit. Cap ou pas cap de marcher sur les mains jusqu'au lac là-bas ? demandais-je en désignant le lac une cinquantaine de mètres plus loin. On allait commencer par quelque chose de relativement simple, puisqu'après tout c'était la première fois qu'on jouait à ça en dehors de la maison.

Je n'avais vraiment plus l'âge d'être forcé à subir les repas entre amis de mes parents et autant le dire, les trois quarts du temps, ça me faisait chier. Je restais dans mon coin à manger ce qu'on me proposer en attendant avec impatience que la soirée s'achève enfin. Mais c'était différent lorsqu'il s'agissait des Lewis, car je m'étais liés d'amitiés avec Alexia, depuis quelques années déjà et le jeu qu'on avait pris l'habitude de faire pendant les repas, rendait tous cela bien plus supportable et même amusant. J'appréciais ce jeu de nous lancé des défis que l'on avait entre nous. Il m'attirait souvent des ennuis et je me faisais très régulièrement engueuler une fois rentré chez moi, mais je m'en foutais bien ! Je gardais comme un souvenir mémorable celui où je l'avais défié de renverser un verre de vin sur l'immonde robe de ma mère, me retenant de rire sur le trajet du retour lorsque je l'avais entendu se plaindre et je souriais toujours en repensant à la fois où j'avais du faire semblant d'avoir des haut le coeur en mangeant un plat préparer par les Lewis.
Aujourd'hui, après le repas, on avait eut le droit de s'éclipser pour aller se promener et j'avais la sensation d'être enfin libre en sortant à l'extérieur. En faite c'est une sensation que je n'avais pas souvent, mais que je ressentais étrangement lorsque Alexia et moi nous amusions comme de vrai gamins.

"Tu veux me tuer ! Je vais me casser la gueule !" râlai-je en entendant le nouveaux défis qu'elle me donnait.

Je fis quelques pas de plus en faisant semblant de réfléchir pour diminuer un peu le trajet pendant lequel je devrais me balader sur les mains, mais j'acceptais finalement.

"Cap !"

Je me baissais pour poser mes mains sur le sol et poussa sur mes jambes pour me retrouver en équilibre. L'expérience fut laborieuse. J'étais mort de rire et je perdais souvent l'équilibre, me prenant quelques gamelles au passage, mais je le fis jusqu'au bout et me releva fière de moi une fois l'épreuve terminé.

"Tu sais que tu as fais une connerie en me faisant venir jusqu'ici !" dis-je en lui souriant d'un air narquois. "Cap ou non de sauter dans le lac ?"

- moriarten